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mercredi 30 novembre 2011

Franco-tunisiens, ils votent en France et en Tunisie

C'est le 25 novembre 2011 que dans sa chronique hebdomadaire "Carte d'électeur" que France Info a présenté le portrait de deux trentenaires, des franco-tunisiens mais aussi cousins. Une même vision de la politique, un même sens des valeurs, voilà qui annonce une critique à sens unique.

Voici la chronique en question :


Les points communs entre les deux concernés ne sont pas leurs liens familiaux, du moins ce n'est pas cela qui nous intéresse ici. Ce qui nous intéresse pour commencer, c'est l'effet de la douche froide de Farès, 34 ans et le 21 avril 2002 (en référence au duel J. Chirac VS J. M. LE PEN aux présidentielles de 2002) pour Sarra, 31 ans.

Farès dit qu'il ne s'attendait pas à un retour aussi rapide des "barbus" dans le paysage politique tunisien et il annonce également que cette victoire d'Ennahdha montre à quel point il est "coupé de la réalité de son pays".

Contrairement à sa cousine, Farès n'a pas grandi en Tunisie et n'y est retourné qu'à 17 ans. Ce n'est pas surprenant qu'il soit aussi "coupé de la réalité de son pays" puisqu'il ne le connait pas. Ce n'est pas en s'arrêtant aux villes côtières, aux zones touristiques et à la capitale qu'on reconnait la Tunisie. Cet État est certes très petit de taille mais il est aussi grand en diversité d'opinion politique, au regard du nombre de partis politiques présentés à la constituante du 23 octobre 2011.

Les "barbus" ne sont pas de retour, c'est juste la dictature qui a muselé la véritable opposition politique en torturant et en mettant en prison les militants du parti de la Renaissance (Ennahdha). Il a donc simplement fallu libérer les véritables opposants à la dictature pour que ces derniers reprennent leur place, volée par l'ex-mafia tunisienne et ses acolytes. Farès a donc une vision biaisée par l'empreinte française qui l'a mis dans l'incapacité de voir l'essentiel de ses concitoyens tunisiens. Farès était hors course pour être en mesure de voir l'évidence.

Quant à Sarra, de son point de vue, il s'agit d'un repli identitaire qui n'a pas lieu d'être. J'aurais envie de lui demander pour quelles raisons les tunisiens ne devraient pas se tourner vers leur identité ? Qu'est-ce que l'identité tunisienne d'ailleurs ? Il est certain que l'asphyxie d'Ennahdha provoquée par le despote déchu ne pouvait que rehausser la réputation de ce parti et que de piètres résultats de ce dernier pourraient jouer en sa défaveur la prochaine fois.

Sarra disait "mince, ça s'est vu ailleurs". Je me demande à quoi elle fait référence. S'il s'agit de l'Algérie, la Tunisie ne se trouve pas dans la même configuration que nos voisins, donc peu de risques de voir un scénario semblable en Tunisie.
Sarra reproche également à Martine Aubry les horaires séparés entre mixité et femmes à la piscine, ce qui serait, selon elle, une porte ouverte à tout. Oui ça l'est, tout comme l'ensemble des dogmes des démocraties et des Droits de l'Homme, des lois indiscutables dans certains États. En exemple, je citerais les lois sur la peine de mort, la distinction entre les racismes (antisémitisme et racisme), l''imposition d'un congé paternité minimum en France pour bientôt etc..., si ça c'est la justice et pas du grignotage de liberté, c'est regrettable que les personnes émettant de tels propos ne puissent pas s'apercevoir de l'injustice qu'ils imposent aux autres. La loi du plus fort n'est pas prête de disparaitre...

vendredi 11 novembre 2011

La référence religieuse comme inspiration éthique à l'engagement politique (Tariq Ramadan à France Info)

C'est jeudi 10 novembre 2011 que Tariq Ramadan est intervenu sur France Info (dont le site a fait peau neuve il y a quelques jours) pour présenter son nouveau livre : L'Islam et le réveil arabe. Il est en effet simple de constater que tous les États musulmans souverains vivent et sont dirigés d'une manière qui leur est propre. A la différence que certains, généralement arabes, sont trop souvent soumis au dictat des grandes puissances "bien pensantes" qui leurs assurent un tourisme constant pour certains et une paix sans sanction aucune pour ceux qui alimentent le monde en pétrole, pétrole exploité par les multinationales des États impérialistes si cela est nécessaire de le préciser.


Dans cet extrait audio (ou plutôt vidéo) de la chronique Les choix de France Info, Tariq Ramadan fait part de sa vision quant à l'avenir des sociétés majoritairement musulmanes et aussi arabes. Vous remarquerez les sempiternelles interrogations (inquiétudes ?) du journalisme des États impérialistes qui a trop tendance à reprocher à la religion d'être de trop dans le paysage politique, source de conflit d'autorité. D'ailleurs, l'invité du jour lui fait remarquer en lui disant textuellement "Dès qu'on aurait la référence religieuse, on aurait l'idée de la confusion des autorités" ?

En effet, Tariq Ramadan reproche au journaliste de voir la religion par le biais des œillères de son Histoire et de sa tradition religieuse telle l'Église toute puissante d'autrefois qui par ses pouvoirs ecclésiastiques, par lesquels des hommes sont soi-disant choisis par Dieu et savent ce que sera l'avenir des croyants, oubliant parfois que Dieu est seul Juge.

Certains me diront que c'est pareil pour l'Islam, mais je leur rétorquerai qu'à la différence de l'Église, aucune institution ne représente l'Islam sur terre. Aucune personne ne peut se présenter comme référence religieuse dans le monde musulman, personne ne peut vous dire ce qui vous est réservé dans l'au-delà. Non, la seule autorité capable de vous le dire, c'est définitivement et seulement Dieu. Par contre, vous, frères et sœurs en Islam, au regard de la tradition prophétique (Sunna), du Saint Coran et des différents courants de pensées et aussi selon vos sensibilités (qui existent du fait des différents parcours de vie), vous saurez ce qui est bon pour vous et ce que l'éthique islamique vous déconseille. Car je mets au défi quiconque de démontrer par le moyen qui lui convient, que l'éthique, la morale musulmane va à l'encontre de la morale à laquelle tout être humain aspire. Ce que l'Islam a réalisé dès son avènement (divergences d'opinions), l'Église a mis plusieurs siècles avant de laisser d'autres et différents courants religieux de fonder des sociétés, différentes du catholicisme romain. La chasse aux sorcières n'a jamais été institutionnalisée dans les sociétés musulmanes.

Voilà pourquoi l'autorité religieuse ne rentrera pas en conflit dans les sociétés civiles musulmanes de demain. Avec Ennahdha en Tunisie (on verra ce que la Libye fera), il ne s'agira pas d'un totalitarisme (Ennahdha nous le prouve en tendant la main à ses opposants) et il ne s'agira pas non plus d'une société ouverte à la consommation de masse et au libéralisme débridé à la manière des sociétés généralement occidentales. Il s'agira d'une politique raisonnée, telle que le Saint Coran et la Sunna nous l'ordonnent. Car c'est pas le raisonnement que nous parviendrons à atteindre un niveau de croyance suffisant pour que notre patience éprouvée puisse résister à notre environnement. Croire sans raisonner est la porte ouverte à tout et n'importe quoi.

D'ailleurs, dans la présente interview, Tariq Ramadan fait justement remarquer que l'apprentissage littéral, qui consiste à apprendre par cœur le Saint Coran n'est pas suffisant. Mais il est encore moins suffisant de supprimer l'éducation religieuse de l''école, telle que la politique tunisienne a tenté lentement de le faire. Ce n'est pas en supprimant simplement l'éducation religieuse qu'on atteint la lumière, encore moins quand la majorité de la population ne souhaite pas revenir sur l'article premier de la constitution tunisienne du 1er juin 1959.

Ce dernier paragraphe, démontre encore une fois que l'équilibre, le juste milieu,  fer de lance de la Vision d'Al dabaran est  plus que nécessaire, pour ce monde qui manque sérieusement de recul et qui a beaucoup trop tendance à avoir une Vision bipolaire des choses...

L'esprit nuancé, celui qui raisonne, capable d'interagir avec  le Monde, sans pour autant se fondre dans la masse au risque de perdre sa dignité et son identité n'est pas un double discours, c'est du pluralisme à toute épreuve.

mercredi 9 novembre 2011

Voile pour enfants : Le problème n'est pas là où l'on pense

Nous connaissons tous les revendications de certain(e)s féministes invétéré(e)s qui affirment sans cesse que la femme serait soumise à l'homme à cause du voile...

Nous savons que cela est irréel puisque des femmes voilées et indépendantes existent un peu partout et sont parfois très engagées politiquement. La dernière qui me vient à l'esprit en terre non musulmane (la France) est la jeune femme voilée appartenant au NPA de Besancenot qui avait essuyée de nombreuses attaques à l'époque de la part d'autres représentants politiques. Mais il y a aussi l'épouse du premier ministre turc, qui le suit dans tous ses déplacements.

Je rappelle à toutes fins utiles, que la femme ainsi que l'homme sont avant tout soumis à Dieu.

L'objet de ce billet fait suite à la publication de Bouali Ons sur Nawaat qui était consacrée au voile porté par des fillettes. Un voile ayant soi-disant pour seul but de préserver le corps des femmes du regard des hommes. Une photo accompagnait cet article que voici :

Petites filles voilées à la sortie d'une mosquée à la Cité Al Khadhra. Source : Facebook


Comme vous pouvez le constater, cette photo a été prise à la sortie d'une mosquée. Toute femme qui prie Dieu, le fait voilée. En quoi est-ce d'endoctriner des fillettes que de leur apprendre ce qu'est la vie d'une croyante et de future femme ? N'est-ce pas par la pratique et la mise en situation qu'on apprend le mieux ? Cette mise en situation que nous retrouvons même jusqu'aux bancs de l'école par le biais des stages en entreprise et de la formation dite en alternance.

Pourquoi l'auteur ne dénonce-t-elle pas les tenues vestimentaires qu'imposent les parents un peu moins pratiquants (pour ne pas dire athées) à leurs propres enfants ? Qui vont dans certains États, jusqu'à organiser des concours de beauté comparables au bétail qu'on présente dans certaines manifestations agricoles ? Pourquoi ne réalise-t-elle pas que les trafiquants d'êtres humains et plus particulièrement des femmes parviennent à se procurer la "matière première" dans des sociétés où la femme est plus vulnérable (pauvre et souvent seule) ? Je me souviens encore de ces féministes qui voulaient absolument apporter l'éducation aux fillettes de la campagne éthiopienne en les scolarisant le plus tôt possible, et les poussant jusqu'à aller affronter leurs parents qui souhaitent les garder chez eux. Ces filles avides de savoir se retrouvaient finalement dans les bordels de la ville pour pouvoir survivre.

L'auteur de l'article qui a provoque le présent billet, doit savoir que la puberté précoce existe et qu'elle est même en hausse depuis quelques années. Mais bizarrement, ce sont essentiellement les fillettes qui sont victimes de cette puberté précoce qui ne peut être freinée que par un traitement hormonal de quelques années. En effet, dans certains cas, les premiers signes de puberté apparaissent chez certaines fillettes dès l'âge de... trois ans !

C'est bien beau de porter de tels messages, mais il faut parfois prendre en considération la réalité du terrain et considérer les priorités, il y en a toujours....

Je faisais remarquer à Ons Bouali qu'elle prenait le problème du mauvais côté. J'ai en effet la conviction que le véritable problème, c'est l'inégalité de traitement entre garçons et filles. De cette injustice résultent des problèmes pour les parents quelques années plus tard (délinquance, fuite de la fille du cocon familial, repli identitaire et religieux ou simple rejet des traditions, bonnes ou mauvaises etc...).

Il est certain que les parents ont d'énormes responsabilités et ils doivent pouvoir les assumer. Avoir des regrets par la suite est inutile, surtout quand on sait que l'éducation et le devenir de nos enfants aura une incidence lors du jour du jugement, comme beaucoup d'autres choses d'ailleurs.

Alors équilibrons les limites accordées à nos enfants, je sais qu'ils sont trop nombreux, ceux qui laissent plus de liberté à leurs garçons plutôt qu'à leurs filles. Or, les enfants sont tous vulnérables, quelque soit le genre....

vendredi 4 novembre 2011

Hassan Chalghoumi fait encore parler de lui...

Nous savons tous très bien le rôle que peuvent avoir certains savants musulmans dans la compréhension de notre belle religion mais nous savons aussi que nous avons tous, nos sensibilités, nos épreuves, et que parfois, des divergences peuvent exister. Cela est vrai pour l'Islam mais encore plus vrai pour le christianisme ou le judaïsme. Dans le premier cas, les deux grandes factions protestantes et catholiques et leur passé tumultueux ont créé une multitude de courants parmi lesquels de nombreuses sectes. Dans le second cas, l'existence du judaïsme politique connu sous le nom de sionisme qui n'a cessé de prendre de l'ampleur, au point que certains juifs soient reniés.

Mais à la différence des religions du Livre (c'est ainsi qu'on les nomme dans la religion musulmane), l'islam ne donne aucun pouvoir à des hommes pour juger du passage assuré au paradis ou non pour d'autres êtres humains. Autre différence ; Quand l'Islam politique est constamment stigmatisé en Occident, le judaïsme politique lui, est non seulement irréprochable (toujours selon les "faiseurs de lois internationales") mais aussi incontestable, car l'état censé représenté ce judaïsme politique, décide seul, de sa soumission ou non aux éventuelles sanctions qu'on oserait lui infliger.

Enfin bref, là n'est pas l'objet de ce billet. C'était Hassan Chalghoumi qui nous intéressait. Ce dernier  a en effet déclaré à Europe 1, ce jeudi 3 novembre 2011 ce qui suit :

[...] Ce qui se passe aujourd'hui dans le monde arabe est très grave.[...]
Cette déclaration me rappelle celle de Khadafi qui voyait son ami Ben Ali perdre les rênes du pouvoir en Tunisie qu'il avait fermement tenu pendant 23 ans, avec la répression aveugle que nous connaissons tous. C'est ce silence, cette précaution qu'a pris la France voire de l'ingérence dans les affaires tunisiennes de cet ex-colon qui réagira au soulèvement par la voix et la déclarations de Michèle Alliot-Marie qui voulait, en plus de la police tunisienne, envoyer des "forces de sécurité dont le savoir-faire est reconnu dans le monde entier" pour réprimer la population révoltée et indignée.

En d'autres termes, il ne faut pas toucher aux intérêts de la France, car on ne sait jamais avec qui elle devra négocier pour lui vendre, éventuellement un hypothétique éléphant blanc comme chez nos amis et frères en religion Marocains.

Hassasin Chalghoumi continuait en disant:

[...] Quand le parti islamiste Ennhdha accède au pouvoir en Tunisie, quand 40% des Tunisiens de France ont voté pour lui, je suis catastrophé. Je connais le double langage des islamistes, je suis musulman, je suis tunisien... Ces gens-là veulent instaurer la charia, et tout le monde se réjouit. [...]
Et ce Monsieur Chalghoumi, j'ai de la peine pour lui. Surtout en voyant des vidéos telle que celle-ci. On y voit son incompréhension aux mimiques de son visage et sa phrase encore perfectible en guise de conclusion. A ce qu'il parait, il s'agissait d'un ancien "intégriste" figurez-vous et qui plus est, d'obédience soufi. Ce dernier, par ces quelques mots, n'a rien à envier à un néophyte de la religion musulmane. En employant un terme stigmatisant tel que "islamiste" (un terme qui désignait autrefois les Musulmans mais remis au goût du jour pour dénigrer toute tentative de conceptualisation d'une politique démocratique basée sur l'Islam. Car ce concept serait forcément contraire à la politique moderne des apparences et des hypocrites qui sous l'apparence d'états alliés, se cache une industrie d'espionnage et d'intimidation, tel qu'on peut le voir au sein même de l'Europe avec le cas Grec et l'histoire du référendum et sa sortie de l'euro. Ce que l'on ne dit pas à ce propos, c'est que des états ne font pas partie de l'Europe et utilisent déjà l'euro, c'est le cas par exemple du Kosovo.

Ils ont beau dire les défenseurs de la Liberté, de la tolérance, de la démocratie, ils ont beau nous dire que des "intégristes" embobinent de jeunes égarés pour leur ordonner de faire de sales besognes, la France manipule ce pauvre  H. Chalghoumi qui n'a d'autres arguments que dire qu'il est tunisien et que, en tant que tel, il représente l'Islam de France. Un joli message subliminal...


jeudi 3 novembre 2011

Charrie Hebdo : Et si tu raisonnais un peu ?

Nous savons tous qu'un journal satirique n'a jamais pour but de plaire à ceux qui font l'objet de ses articles moqueurs et souvent médisants, articles dont le seul but est de blesser ceux qui y figurent et faire sourire ceux qui en pensent autant et tout cela, sous l'égide de l'humour.

Stigmatiser le sacré d'une communauté n'est pas faire preuve de courage et encore moins une preuve de savoir. Car lorsque l'on stigmatise quelqu'un, cela veut dire que nous faisons preuve d'intolérance vis-vis de lui. Quand est-ce que l'on est intolérant ? C'est généralement quand nous nous estimons en situation de force, en sécurité et avec l'appui de la loi, voire du plus grand nombre à quelques pas de nous. C'est pour cette raison qu'il ne s'agit pas de courage.

Ce n'est pas non plus une preuve de savoir et de maitrise du sujet abordé que de se moquer de ce dernier. Car lorsque l'on a les connaissances suffisantes, nous sommes en mesure de peser le pour et le contre ; Ce que cela peut apporter pour nous ou les personnes en face, mais aussi les nuisances pour nous et les autres encore une fois. Nous avons donc une maitrise partielle du sujet.

J'en vois certains déjà rétorquer, qu'en plus de museler la liberté d'expression, ce que je viens d'écrire réduit considérablement les sujets éventuels à traiter...

Je ne vois pas les choses ainsi. Qu'a fait Charrie Charlie Hebdo exactement ?

Ce dernier a une nouvelle fois représenté le bien-aimé prophète des Musulmans (PBSL) pour s'en moquer. Certes, dans l'esprit d'un étranger à l'Islam, cette publication n'avait peut-être rien de choquant, mais Stéphane Charbonnier, directeur de la publication chez Charlie Hebdo savait très bien que son numéro allait faire des remous. D'ailleurs, très rapidement, une vague d'indignation s'est produite sur Twitter et Facebook. Et même en ignorant cet élément, Charlie Hendo savait très bien où il allait, surtout après l'expérience de 2006 et des caricatures.

Si le journal voulait donner son avis sur la victoire d'Ennahdha en Tunisie et réagir à l'annonce de la Libye en faveur d'une constitution inspirée de la loi islamique, rien n'empêchait le journal de représenter ce qu'il voulait au lieu de faire fi d'ignorer le sacré. Parce que lorsque l'on touche à la mémoire, au sacré d'êtres humains, c'est faire preuve d'intolérance et d'irrespect, c'est prendre de haut par l'orgueil des personnes que nous estimons inférieures.

Il y a des limites à toute chose et l'humour en fait partie, surtout quand il est utilisé pour s'enorgueillir.

Ceux et celles qui regardent de haut les personnes attachées aux traditions, qui sont automatiquement qualifiées d'intégristes à la moindre réaction de contestation font preuve d'un irrespect total vis-à-vis de la liberté de chacun de croire ou ne pas croire.

La liberté d'expression, oui, mais pas de cette manière...
L'intolérance est bien souvent chez ceux qui prônent ouvertement la tolérance.

mardi 1 novembre 2011

Les temps changent, les partis politiques aussi

On dit et nous entendons souvent que les temps changent ; Certes, pas toujours comme on le souhaiterait mais c'est ainsi que nous avançons et que nous évoluons.

Ce billet est publié en réaction à cette information dans laquelle nous apprenons que Emna Menif, qui a participé à la création de Afek Tounès (aspiration nationale), a pris la décision de démissionner de ce dernier suite à son écrasante défaite aux élections du 23 octobre 2011.

Ce parti avait tout pour ne pas réussir ; Il n'avait que quelques mois pour séduire, réunissait de nombreux binationaux pour le diriger et ses idées pouvaient parfois rebuter certains Tunisiens.

Peu de temps pour séduire car ce mouvement a été officiellement fondé à la fin du mois de mars 2011 alors que pour le FDTL (Ettakatol), le CPR ou Ennahdha, le plus jeune des trois a déjà dix ans. Binationaux parce que cela transpirerait presque l'instinct grégaire même s'il n'est pas voulu et enfin, l'idée de laïcité, terme fourretout qui ne veut plus rien dire ne parle pas à la majorité des Tunisiens. Ajoutez à cela les quelques adhérents et leur petit budget, l'avenir était presque certain.

Cette démission sonne comme un nouveau départ, surtout qu'elle ne semble pas être la seule à quitter le navire. Elle disait textuellement ceci : 
[...] la Tunisie a réussi la gageure de ses premières élections libres depuis l’indépendance. Il nous revient aujourd’hui de lire leurs résultats et de décrypter le message des Tunisiens. Nous nous devons aussi d’opérer notre autocritique en toute responsabilité, d’en tirer les conséquences et de clarifier nos positions.... [...] un cumul de divergences profondes avec le directeur exécutif du parti Afek Tounes y font obstacle et me poussent aujourd’hui à démissionner de ce parti. Pour autant, je demeure et demeurerai la femme engagée que j’ai toujours été, plus que jamais au service de mon pays, dans une démarche de rassemblement pour la démocratie, le progrès et la justice sociale que j’ai toujours prônés et pour lesquels j’ai œuvré, au delà des calculs politiciens, des egos et des ambition. [...]
 La démocratie, le progrès et la justice sociale, voilà des termes qui représentent beaucoup de choses. C'est avec nos convictions que nous avançons et avec notre courage que nous les réalisons. Madame Menif, je vous souhaite bonne route et surtout bon courage !

dimanche 30 octobre 2011

36 rue Botzaris - 75 019 Paris

C'est une nouvelle page qui va se tourner pour le défunt Rassemblement Constitutionnel Démocratique (RCD).

Le siège du RCD à Paris dans le 19e arrondissement, le 23 juin 2011 par romainlange via Flickr

C'est dans cet article de SlateAfrique.com qu'on apprend que le RCD avait tout simplement laissé l'ensemble de ses archives, bien au chaud au 36 rue Botzaris après la révolution. Ce qui est le plus surprenant, c'est que ces archives n'auraient pas été découvertes si tôt, voire pas du tout, si nos jeunes, à la recherche d'un avenir meilleur en Europe, n'avaient pas élu domicile à cette adresse.

Dans ledit article ainsi que celui-ci nous apprenons que l'ensemble des archives allant de 1987 à 2011 étaient entreposée au 36 rue Botzaris. Suite à cette découverte,  une association a été créée, il s'agit de Botzaris, vérité et justice. Ce n'est pas avec surprise qu'on apprend que le RCD usait de son hégémonie de parti unique pour bénéficier de subventions d'entreprises tunisiennes exerçant sur le territoire français et notamment en prenant en charge le salaire de certains fonctionnaires tunisiens, il est fait mention "d'emplois fictifs" dans ledit article. On a également découvert dans ces archives la complicité de certains personnages politiques français qui feront l'objet de poursuites avant d'autres procès qui suivront en Tunisie pour des tunisiens cette fois-ci, le temps que l'ordre se rétablisse. Il y a par exemple Bâchir Khalfallah, secrétaire général de la ligue des droits de l'Homme africaine qui bénéficiait de quelques carottes pour servir les intérêts du parti ou encore les fameux rapporteurs et rapporteuses (9awada) que cet article cite ainsi :

[...] "Je vous communique les coordonnées des personnes, constatées par moi-même, qui ont voté pour "la carte bleu" et la "carte or" " (le bleu étant la couleur du parti Ettajdid, ancien Parti communiste tunisien, l’or la couleur du Parti social-libéral, le rouge celle du RCD). [...]

Une partie des archives est toutefois perdue à cause de l'alerte donnée par l'ambassade de Tunisie qui a entrainé la fermeture du local du RCD et la confiscation de trois-quarts des archives qui sont très certainement détruites aujourd'hui. On remerciera la police française pour son efficacité et sa rapidité d'exécution... 

Soumaya Taboubi (avocate alertée par les jeunes du 36 rue Botzaris) et Kamel Ouriemmi précisent toutefois que l'essentiel des archives est en lieu sûr, malgré les tentatives d'intimidation, notamment avec le vol du véhicule de l'avocate.

Cette affaire est donc à suivre avec beaucoup d'attention, mais les têtes vont-elles vraiment tombées...??

samedi 29 octobre 2011

Élections tunisiennes : Irrégularités constatées à travers le monde

Il y a de cela un peu moins de deux siècles, l'économiste David Ricardo démontrait la théorie de l'avantage comparatif. C'est cette théorie qui est à l'origine du libre-échange et donc, la "religion" de l'OMC. Cette théorie consiste à vanter les mérites que peut tirer un état qui a un avantage certain sur d'autres pour la commercialisation d'une matière première abondante ou d'un savoir-faire. On pourrait par exemple citer l'avancée du Japon en matière de robotique (pas vraiment au point pour une consommation de masse), la fabrication de missiles et fusées chez les Russes, ou encore la harissa pour la Tunisie !

Plus sérieusement, je fais référence à cette théorie pour introduire le virage qu'a connu un site tunisien d'information spécialisé dans le business : Businessnews.com.tn. Depuis la révolution, certains articles ont déçu pas mal de Tunisiens à cause de certaines orientations politiques, je choisirais celui-ci par exemple. D'ailleurs, le propriétaire du site, Nizar Bahloul connaît quelques soucis judiciaires.  Dans cet article, c'est la question de l'ensemble des irrégularités constatées par les observateurs lors de l'appel aux urnes du 20, 21 et 22 octobre 2011 à l'étranger et du 23 en Tunisie qu'on traite.
Ce n'est pas moins de 6 000 "dépassements" qui ont été relevés.

Nous n'allons pas contester ces irrégularités très certainement fondées, c'est d'ailleurs une preuve de la transparence qu'ont pu bénéficier nos premières élections libres. Ce qui est dommage, c'est qu'il aurait peut-être été judicieux de rappeler que rien ni personne n'est infaillible, sauf Dieu (pour les croyants). Et que dans les plus "grandes démocraties", qui ne mettent pas autant de moyens pour surveiller les actions de leurs électeurs et ont connu et connaissent des irrégularités, des phénomènes antidémocratiques, telle que la manipulation.

On pourrait par exemple citer les grands déballages à chaque nouvelle élection présidentielle en France et le jeu des médias.  Mais aussi des fraudes à la chaussette piégée, ou encore le coup d'état électronique de G. W. Bush ou encore cet article tunisien qui traite le même sujet.

Nous n'avons pas à rougir de ces irrégularités inhérentes à la nature humaine, même s'il est vrai que nous devrions tout de même tenter d'atteindre la perfection, même si cela est utopique.

La Vision d'Al dabaran invite donc les auteurs de ce type d'articles d'aller voir ailleurs et comparer au lieu de descendre purement et simplement l'image d'une élection libre et transparente qui mérite d'être saluée et renouvelée.

vendredi 28 octobre 2011

Le ciel de Dieu ? Article Québécois

Les Québécois, de part mon expérience sur le net ont une certaine façon de s'exprimer. Je ne parle pas des variations linguistiques, mais plutôt cette façon d'attirer l'attention sur eux. Je ne généralise pas, du moins, cela n'est pas mon intention, je ne fais que constater. D'ailleurs, vous avouerez que le titre de leur article (en bas de page) est assez cocasse...

Enfin bref, passons à la suite, ça ne sera que plus intéressant.

[...] C'était écrit dans le ciel - le ciel d'Allah. La Tunisie et la Libye sont toutes deux tombées, quoiqu'à des degrés d'intensité différents, aux mains des islamistes. [...]
L'auteur (Lisyane Gagnon) de l'article publié sur Cyberpresse - Canada, fait ici, sans avoir encore les éléments lui permettant de juger les "degrés d'intensité différents" des politiques Tunisiennes et Libyennes, commence très fort ! Sur quel élément se base-t-il ? Il se base sur la déclaration de Moustapha Abdeljalil, président du Conseil national de transition (CNT). Ce dernier avait en effet affirmer que la charia, la loi islamique, sera la principale source de la future législation Libyenne.

Ce que Lisyane Gagnon ne sait pas, c'est que généralement, un état musulman fera automatiquement référence à la loi islamique ou à l'Islam dans le code régissant le pays. Je dis bien "état musulman", car de toute manière, que cela soit la Tunisie ou la Libye, ces deux états sont essentiellement composés de musulmans, plus ou moins pratiquants et qui pour lesquels, la source juridique des textes de leurs états respectifs n'a aucune importance, du moment qu'il n'y a pas d'inégalités de traitement (la justice !), telle l'immunité de certains fonctionnaires. Car en vérité, nous le verrons plusieurs fois dans un avenir proche (incha Allah) et dans mes prochaines publications, l'Islam attache beaucoup d'importance à l'équité et la justice, il n'y a pas de hiérarchie au sein de cette religion, tel que le christianisme par exemple, tout simplement  parce que personne n'est l'élu de Dieu (il n'y en a plus, mis à part les prophètes et messagers  !) et aussi parce qu'il n'y a aucun passe-droit, aucun être humain ne doit être en capacité de soumettre un autre être humain, seul Dieu soumet ses créatures. Ceci est la Vision d'Al dabaran et cette vision, autrefois partagée par des êtres humains (en opposition aux barbares en costards) non-musulmans, a disparu avec l'avènement de la "démocratie", des "Droits de l'Homme", etc...

Attention, quand je pointe du doigt ces deux notions composant la politique moderne, cela ne veut pas dire qu'ils n'ont pas lieu d'être. mais ils ont surtout penchés vers une vision manichéenne des Libertés.

[...] Au moment même où le président du nouveau gouvernement libyen, Moustapha Abdelhajil, annonçait le règne de la charia et le retour de la polygamie, en Tunisie, le parti Ennahda, qui se définit comme un parti islamiste «?modéré?» (on verra à l'usage), s'avérait comme le grand vainqueur de ces premières élections libres, avec près de 40?% des suffrages.
Les grandes perdantes de ces «?révolutions?» confisquées seront évidemment les femmes - les Tunisiennes, qui étaient jusqu'ici les femmes les plus libérées du monde arabe, et les Libyennes, qui bénéficiaient sous la dictature de Kadhafi de plus de droits qu'elles n'en auront sous le régime que l'OTAN vient de mettre au pouvoir à Tripoli.[...]
Nous avons ici un exemple flagrant de la mauvaise foi de certains laïcards. Ce dernier ne voit pour la Libye que la charia et la polygamie. Il omet de dire, surement de manière volontaire, que la législation libyenne sera INSPIRÉE de la charia, tout comme la législation française qui tente de recueillir les pétrodollars du Moyen-Orient en intégrant des notions de la charia dans ses codes juridiques.

Pour ce qui est de la polygamie, tout comme la "démocratie" de bas étage que les dictateurs de la bonne conscience tentent de vendre ici et là, je préfère cela aux pratiques frivoles sur leurs territoires et ce, en toute hypocrisie. Une hypocrisie qui fait partie de leur paysage politique, sociétal, économique etc...

L'hypocrisie est un pêché selon n'importe quelle religion, dans l'Islam, ce pêché peut rendre mécréant le musulman et une place de choix est réservée aux hypocrites dans l'au-delà, c'est dire à quel point ces états qui se présentent comme modèle de société, devraient s'acheter des miroirs et voir la vérité en face, il y a comme un problème ! Un problème que partage toute personne lucide, musulmane ou non.

[...] En Tunisie, le parti qui détiendra les rênes du pouvoir se dit partisan d'un islamisme «?à la turque?», mais nombre de signaux annoncent autre chose. De nombreuses femmes confient à la presse internationale leur désarroi devant la montée d'un fanatisme de la «?rue?»?: des radicaux intimident les femmes non-voilées dans les transports publics, veulent les expulser des cafés... car derrière le discours policé d'Ennahda, s'agitent les extrémistes salafistes, qui viennent de donner une démonstration de force en réclamant violemment la fermeture de la chaîne télévisée qui avait diffusé le documentaire animé Persépolis, qui critique les mollahs iraniens. [...]
Ici, vous pouvez lire comment l'auteur, par son manque de discernement, associe le parti Ennahdha aux salafis qui réclamaient un Califat et qui avaient avancé leur propre parti "El tahrir". qui n'a finalement pas reçu les autorisations pour se présenter aux élections du 23 octobre 2011.

[...] Mais des sondages inquiétants dont faisait état hier le collègue Serge Truffaut du Devoir, montrent que la Tunisie, dans ses tréfonds, n'est peut-être pas la société séculière que l'on imaginait à partir de ses élites éduquées et cosmopolites. [...]
Les "élites éduquées et cosmopolites" dont l'auteur fait mention, sont en fait la partie la plus visible de la Tunisie, telles les cartes postales. Ces personnes faisaient partie du paysage médiatique de la Tunisie mais aucunement représentatives de la population. Cela démontre bien l'ignorance et le manque de clairvoyance des pseudos-défenseurs des Droits de l'Homme qui n'attachaient de l'importance qu'aux choses pour lesquelles ils ont un intérêt particulier à en tirer. Ils n'iront pas  chercher plus loin, malgré la poignée de personnes insignifiante qu'ils voyaient.

Cosmopolite disait l'auteur ? En Tunisie ? Cet état connait très peu d'immigration, seules les meilleures places sont réservées aux personnes venant d'autres contrées, la Tunisie n'est pas la France ou le Royaume-Uni.

Pour ce qui est de l'éducation, je mets au défi quiconque de prouver que seules les personnes ayant un niveau d'éducation faible ont choisi Ennahdha. Les personnes dont fait référence l'auteur, sont en fait les personnes noyées dans la culture universelle qui a pour objet de rassembler le Monde par la "culture", une culture qui ne peut rencontrer qu'un échec en terre musulmane correctement administrée.


jeudi 27 octobre 2011

Tunisie : Ce qu’ils ont compris

Cet article a pour objet de commenter l'article de Elyes Gheri sur le site Nawaat.tn dont un lien direct a été associé à la présente publication.

Entrons dans le vif su sujet !

[...] Certes, Ennahdha ayant 30% des voix signifie que 70% des électeurs ont voté pour autre chose. Mais le problème, c’est qu’Ennahdha a eu 30% des voix en jouant parfaitement le jeu (nauséabond) de la politique : on hausse ou on fait mine de hausser le ton par là, on rassure par ici. On fait le dos rond dans les médias, pendant que les militants quadrillent méthodquement le terrain. On fait exactement les mêmes conneries que les autres : argent sale, accointances suspectes avec des puissances étrangères, langue de bois, aveuglement criminel aux vagues répressives du pouvoir policier, recrutement douteux d’ex RCD, etc. [...]
 Cet article avait été publié deux jours après le rendez-vous fixé aux urnes du monde entier et surtout de la Tunisie, pour ainsi choisir ceux qui participeront à la rédaction de la nouvelle constitution de la Tunisie. Trente pour-cent sont ainsi annoncés dans cette citation mais nous savons tous aujourd'hui que le résultat final a placé Ennahdha en tête avec une avance écrasante sur son second.

Ce qui est délectable et l'avenir nous le prouvant très certainement, c'est l'incapacité de certains auteurs et autres commentateurs à rester le plus juste possible face à l'évidence, la réalité, sans utiliser des termes qui servent seulement à appuyer leur désaccord, leur incompréhension, leur haine...

Ce que n'a pas compris l'auteur que je cite, c'est qu'Ennahdha a choisi, tout comme ses pairs, la politique moderne pour se présenter au peuple. Chacun de ces partis a fait usage, à sa manière, de choses critiquables et en premier lieu, les accusations gratuites, sans preuves. A la différence qu'Ennahdha est une étape, le peuple tunisien devra évoluer pour une Tunisie meilleure à tout point de vue, même en matière de gouvernance d'un état.

[...] Dans son comportement, Ennahdha est un parti comme les autres. Il a juste plus de succès que les autres. Mais pourquoi ?

Dans un excellent article (1), Néjiba Belkadi nous explique la chose suivante :“[Le pouvoir tunisien] a dû répondre à une problématique essentielle : comment assurer une égalité pour que soit viable socialement l’assise de la monture du pouvoir ? Il a visiblement adopté un modèle égalitaire, de façade, chargé d’expulser le cœur de la Tunisie, comme pour garantir l’égalité de sa périphérie. Un modèle égalitaire entre pauvres et égalitaire entre riches et qui garantit le fossé entre les deux, un fossé chargé de rendre invisible cette inégalité.”

En d’autres termes la société tunisienne s’est construite pendant 50 ans sur la domination d’une frange de la société par une autre (ce qui est la nature de toute organisation sociale). Fracture sociale. Avec toutefois la possibilité de s’élever, notamment par la fonction publique (de Ahmed Mestiri à Ben Ali, mes deux grand-pères…).
Le pouvoir bourguibien a jeté du sel sur la plaie, en superposant à cette fracture sociale une fracture culturelle. Un choix clair avait été fait en faveur d’une “occidentalisation” de la société tunisienne (citadine) sur tous les plans : langue, moeurs (évolution plus lente), musique (le malouf plutôt que le mezouéd, ou Hédi Jouni à la TV plutôt que Salah Farzit), relations internationales, … Se rapprocher des puissants était l’un des dogmes de la diplomatie bourguibiste, et ben-alienne d’ailleurs). Fracture culturelle.

Sous Ben Ali, la profondeur des deux fractures culmine. Les réformes libérales initiées par Nouira atteignent leur vitesse de croisière, et par la mécanique structurelle de cette doctrine, la société tend à se scinder en deux : les pauvres, et les riches, de même que les grandes entreprises ont tendance à prospérer tandis que les PME rament.
Là où le modèle bourguibien avait réussi à installer et maintenir une classe moyenne importante, le système Ben Ali a travaillé à la détruire. La fonction publique n’est plus un ascenseur social, tout au plus la garantie d’un salaire maigre mais stable, et l’économie est la chasse gardée d’une poignée de familles mafieuses. La fracture sociale s’est donc accentuée.
[...]

Cette longue citation compare les effets de la politique de H. Bourguiba et Z.A Ben Ali et dépeint un tableau noir pour ce dernier en appuyant ses dires sur des statistiques. Mais en vérité, ce que l'auteur omet d'écrire, surement de manière volontaire, c'est qu'il compare une Tunisie à peine autonome indépendante et une Tunisie ayant profité de la manne financière des nouvelles classes moyennes européennes pendant leurs congés estivaux essentiellement.

Autrement dit, une Tunisie qui a entre temps triplé en terme d'habitants mais qui a aussi vieillit...
Il est donc tout à fait normal, que si la course à la croissance économique ne suit pas l'évolution démographique du pays, les opportunités professionnelles s'amenuisent d'autant. Ben Ali n'a donc pas creusé le fossé entre les classes sociales, mais il s'agit d'une simple conséquence conjoncturelle liée à divers paramètres et en premier lieu, l'évolution démographique et le modèle économique du pays.

Les conséquences des réformes de Nouira que l'auteur cite ne sont en fait que les conséquences du capitalisme. Un capitalisme qui n'était toutefois réservé qu'à la mafia tunisienne et ses proches collaborateurs, qu'ils soient Tunisiens ou non d'ailleurs.


Je ne tente pas ici de défendre un ex-dictateur, mais la Vision d'Al dabaran a pour objet d'être juste et sait reconnaitre l'évidence quand elle est présentée sous son nez. Un dictateur ne vaut pas mieux qu'un autre, il faut savoir reconnaitre les améliorations sous son règne, mais aussi ses méfaits, même s'il n'en est pas directement la cause...

mercredi 26 octobre 2011

Premier article : Présentation du blog

Pour ce premier article, je vais tenter d'être concis.
Cela fait un moment que je parcours le web (forums de discussion, blogs d'actualités etc...), et il suffit de taper mon pseudo sur un moteur de recherche pour s'apercevoir que ce dernier apparait souvent là où il est question de la Tunisie ou de l'Islam, car ces deux termes sont la source de mon identité, de ma vision des choses ; Ces deux mots me définissent.

Je vois déjà certains s'exclamer en me reprochant ma partialité dans les articles à venir et mon traitement de l'information, mais il faut savoir que nous sommes tous d'une manière ou d'une autre, influencés par quelque chose ou quelqu'un, le tout est de savoir reconnaitre ses erreurs, revoir ses positions et faire preuve de tolérance dans la mesure du possible. Car comme nous le verrons très certainement bientôt, le monde est vaste et tout comme ce monde, la notion de tolérance doit arborer une vaste panoplie de critères variant d'une région à une autre, d'un peuple à un autre.
Je ne tiens pas à être plus visible en publiant mon propre blog, mais le fait de voir tout et n'importe quoi sur le net, même sur des sites réputés être sérieux, m'a finalement poussé à me lancer et ainsi promouvoir, rendre plus visible encore, la Vision d'Al dabaran qui n'est en fait que la vision du monde à travers les yeux et le cœur de la communauté musulmane en générale.

Ce blog aura essentiellement pour objet de commenter l'actualité ou les réflexions d'internautes publiées ici et là sur la toile.

Les commentaires seront automatiquement modérés, car je suis comme vous, un être humain et nos erreurs peuvent parfois nous apparaitre "inaperçues".