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mercredi 30 novembre 2011

Franco-tunisiens, ils votent en France et en Tunisie

C'est le 25 novembre 2011 que dans sa chronique hebdomadaire "Carte d'électeur" que France Info a présenté le portrait de deux trentenaires, des franco-tunisiens mais aussi cousins. Une même vision de la politique, un même sens des valeurs, voilà qui annonce une critique à sens unique.

Voici la chronique en question :


Les points communs entre les deux concernés ne sont pas leurs liens familiaux, du moins ce n'est pas cela qui nous intéresse ici. Ce qui nous intéresse pour commencer, c'est l'effet de la douche froide de Farès, 34 ans et le 21 avril 2002 (en référence au duel J. Chirac VS J. M. LE PEN aux présidentielles de 2002) pour Sarra, 31 ans.

Farès dit qu'il ne s'attendait pas à un retour aussi rapide des "barbus" dans le paysage politique tunisien et il annonce également que cette victoire d'Ennahdha montre à quel point il est "coupé de la réalité de son pays".

Contrairement à sa cousine, Farès n'a pas grandi en Tunisie et n'y est retourné qu'à 17 ans. Ce n'est pas surprenant qu'il soit aussi "coupé de la réalité de son pays" puisqu'il ne le connait pas. Ce n'est pas en s'arrêtant aux villes côtières, aux zones touristiques et à la capitale qu'on reconnait la Tunisie. Cet État est certes très petit de taille mais il est aussi grand en diversité d'opinion politique, au regard du nombre de partis politiques présentés à la constituante du 23 octobre 2011.

Les "barbus" ne sont pas de retour, c'est juste la dictature qui a muselé la véritable opposition politique en torturant et en mettant en prison les militants du parti de la Renaissance (Ennahdha). Il a donc simplement fallu libérer les véritables opposants à la dictature pour que ces derniers reprennent leur place, volée par l'ex-mafia tunisienne et ses acolytes. Farès a donc une vision biaisée par l'empreinte française qui l'a mis dans l'incapacité de voir l'essentiel de ses concitoyens tunisiens. Farès était hors course pour être en mesure de voir l'évidence.

Quant à Sarra, de son point de vue, il s'agit d'un repli identitaire qui n'a pas lieu d'être. J'aurais envie de lui demander pour quelles raisons les tunisiens ne devraient pas se tourner vers leur identité ? Qu'est-ce que l'identité tunisienne d'ailleurs ? Il est certain que l'asphyxie d'Ennahdha provoquée par le despote déchu ne pouvait que rehausser la réputation de ce parti et que de piètres résultats de ce dernier pourraient jouer en sa défaveur la prochaine fois.

Sarra disait "mince, ça s'est vu ailleurs". Je me demande à quoi elle fait référence. S'il s'agit de l'Algérie, la Tunisie ne se trouve pas dans la même configuration que nos voisins, donc peu de risques de voir un scénario semblable en Tunisie.
Sarra reproche également à Martine Aubry les horaires séparés entre mixité et femmes à la piscine, ce qui serait, selon elle, une porte ouverte à tout. Oui ça l'est, tout comme l'ensemble des dogmes des démocraties et des Droits de l'Homme, des lois indiscutables dans certains États. En exemple, je citerais les lois sur la peine de mort, la distinction entre les racismes (antisémitisme et racisme), l''imposition d'un congé paternité minimum en France pour bientôt etc..., si ça c'est la justice et pas du grignotage de liberté, c'est regrettable que les personnes émettant de tels propos ne puissent pas s'apercevoir de l'injustice qu'ils imposent aux autres. La loi du plus fort n'est pas prête de disparaitre...

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