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jeudi 3 novembre 2011

Charrie Hebdo : Et si tu raisonnais un peu ?

Nous savons tous qu'un journal satirique n'a jamais pour but de plaire à ceux qui font l'objet de ses articles moqueurs et souvent médisants, articles dont le seul but est de blesser ceux qui y figurent et faire sourire ceux qui en pensent autant et tout cela, sous l'égide de l'humour.

Stigmatiser le sacré d'une communauté n'est pas faire preuve de courage et encore moins une preuve de savoir. Car lorsque l'on stigmatise quelqu'un, cela veut dire que nous faisons preuve d'intolérance vis-vis de lui. Quand est-ce que l'on est intolérant ? C'est généralement quand nous nous estimons en situation de force, en sécurité et avec l'appui de la loi, voire du plus grand nombre à quelques pas de nous. C'est pour cette raison qu'il ne s'agit pas de courage.

Ce n'est pas non plus une preuve de savoir et de maitrise du sujet abordé que de se moquer de ce dernier. Car lorsque l'on a les connaissances suffisantes, nous sommes en mesure de peser le pour et le contre ; Ce que cela peut apporter pour nous ou les personnes en face, mais aussi les nuisances pour nous et les autres encore une fois. Nous avons donc une maitrise partielle du sujet.

J'en vois certains déjà rétorquer, qu'en plus de museler la liberté d'expression, ce que je viens d'écrire réduit considérablement les sujets éventuels à traiter...

Je ne vois pas les choses ainsi. Qu'a fait Charrie Charlie Hebdo exactement ?

Ce dernier a une nouvelle fois représenté le bien-aimé prophète des Musulmans (PBSL) pour s'en moquer. Certes, dans l'esprit d'un étranger à l'Islam, cette publication n'avait peut-être rien de choquant, mais Stéphane Charbonnier, directeur de la publication chez Charlie Hebdo savait très bien que son numéro allait faire des remous. D'ailleurs, très rapidement, une vague d'indignation s'est produite sur Twitter et Facebook. Et même en ignorant cet élément, Charlie Hendo savait très bien où il allait, surtout après l'expérience de 2006 et des caricatures.

Si le journal voulait donner son avis sur la victoire d'Ennahdha en Tunisie et réagir à l'annonce de la Libye en faveur d'une constitution inspirée de la loi islamique, rien n'empêchait le journal de représenter ce qu'il voulait au lieu de faire fi d'ignorer le sacré. Parce que lorsque l'on touche à la mémoire, au sacré d'êtres humains, c'est faire preuve d'intolérance et d'irrespect, c'est prendre de haut par l'orgueil des personnes que nous estimons inférieures.

Il y a des limites à toute chose et l'humour en fait partie, surtout quand il est utilisé pour s'enorgueillir.

Ceux et celles qui regardent de haut les personnes attachées aux traditions, qui sont automatiquement qualifiées d'intégristes à la moindre réaction de contestation font preuve d'un irrespect total vis-à-vis de la liberté de chacun de croire ou ne pas croire.

La liberté d'expression, oui, mais pas de cette manière...
L'intolérance est bien souvent chez ceux qui prônent ouvertement la tolérance.

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