Voici la chronique en question :
Les points communs entre les deux concernés ne sont pas leurs liens
familiaux, du moins ce n'est pas cela qui nous intéresse ici. Ce qui
nous intéresse pour commencer, c'est l'effet de la douche froide de Farès, 34 ans et le 21 avril 2002 (en référence au duel J. Chirac VS J. M. LE PEN aux présidentielles de 2002) pour Sarra, 31 ans.
Farès dit qu'il ne s'attendait pas à un retour aussi rapide des
"barbus" dans le paysage politique tunisien et il annonce également que
cette victoire d'Ennahdha montre à quel point il est "coupé de la
réalité de son pays".
Contrairement à sa cousine, Farès n'a pas grandi en Tunisie et n'y est
retourné qu'à 17 ans. Ce n'est pas surprenant qu'il soit aussi "coupé de
la réalité de son pays" puisqu'il ne le connait pas. Ce n'est pas en
s'arrêtant aux villes côtières, aux zones touristiques et à la capitale
qu'on reconnait la Tunisie. Cet État est certes très petit de taille
mais il est aussi grand en diversité d'opinion politique, au regard du
nombre de partis politiques présentés à la constituante du 23 octobre
2011.
Les "barbus" ne sont pas de retour, c'est juste la dictature qui a
muselé la véritable opposition politique en torturant et en mettant en
prison les militants du parti de la Renaissance (Ennahdha). Il a donc
simplement fallu libérer les véritables opposants à la dictature pour
que ces derniers reprennent leur place, volée par l'ex-mafia tunisienne
et ses acolytes. Farès a donc une vision biaisée par l'empreinte
française qui l'a mis dans l'incapacité de voir l'essentiel de ses
concitoyens tunisiens. Farès était hors course pour être en mesure de
voir l'évidence.
Quant à Sarra, de son point de vue, il s'agit d'un repli identitaire
qui n'a pas lieu d'être.
J'aurais envie de lui demander pour quelles raisons les tunisiens ne
devraient pas se tourner vers leur identité ? Qu'est-ce que l'identité
tunisienne d'ailleurs ? Il est certain que l'asphyxie d'Ennahdha
provoquée par le despote déchu ne pouvait que rehausser la réputation de
ce parti et que de piètres résultats de ce dernier pourraient jouer en
sa défaveur la prochaine fois.
Sarra disait "mince, ça s'est vu ailleurs". Je me demande à quoi
elle fait référence. S'il s'agit de l'Algérie, la Tunisie ne se trouve
pas dans la même configuration que nos voisins, donc peu de risques de voir un scénario semblable en Tunisie.
Sarra reproche également à Martine Aubry les horaires séparés entre
mixité et femmes à la piscine, ce qui serait, selon elle, une porte ouverte à tout.
Oui ça l'est, tout comme l'ensemble des dogmes des démocraties et des
Droits de l'Homme, des lois indiscutables dans certains États. En
exemple, je citerais les lois sur la peine de mort, la distinction entre
les racismes (antisémitisme et racisme), l''imposition d'un congé
paternité minimum en France pour bientôt etc..., si ça c'est la justice
et pas du grignotage de liberté, c'est regrettable que les personnes émettant de tels propos ne puissent pas s'apercevoir de l'injustice qu'ils imposent aux autres. La loi du plus fort n'est pas prête de disparaitre...